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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 11:47
Une gamme peut être parcourue de diverses façons :

une gamme majeure, par exemple, peut être jouée en 3ces ( sauts de 2 degrés ), en 4tes ( sauts de 3 degrés ), etc.

Entre le nombre de notes de cette gamme et le nombre de sauts de degrés choisi pour la parcourir se crée une " polyrythmie ". 

Exemple : Une gamme diminuée se compose de 8 notes
Rythmer une gamme

Etant donné le caractère binaire de cette gamme (8 notes; 4 fois la suite ton / demi-ton), l'utilisation de sauts de 3 degrés va apporter un aspect "polyrythmique". En l'occurrence, il ne s'agit pas d'un rythme temporel, mais d'un rythme d'intervalles.

Rythmer une gamme

On  peut décomposer le saut de 3 degrés en faisant d'abord un saut de 1 degré, puis un saut de 2 degrés.

Rythmer une gamme
On peut ensuite réduire l'ambitus de cette suite mélodique par des changements d'octave. Ces derniers créent également un "rythme".
L'exemple suivant redescend d'une octave toutes les 6 notes.
Rythmer une gamme

Pour terminer, retournons dans le domaine du "rythme" proprement dit et phrasons cette suite mélodique par groupes de 4 notes.

Rythmer une gamme
On comprend, à la vue de cet exemple (qui reste très scolaire), l'infinité des possibilités qu'offre l'utilisation de concepts rythmiques pour le développement d'une gamme.

Comme dans le domaine du rythme proprement dit certaines possibilités sonnent mieux que d'autres. Savoir les maîtriser est un art.

Donc, maintenant... à vous de jouer !
 
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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 09:45

 

Christian WallumrØd est un musicien norvégien (pianiste,compositeur).

Je n'ai découvert sa musique que récemment, grâce à Diederik Wissels, bien qu'il ait enregistré de nombreux disques depuis 1996, notamment sur le label Ecm.


Il serait dommage d'ignorer son travail de compositeur qui est très original. Entre autres, sa façon de développer ses thèmes d'une façon "organique" , les thèmes s'accroissant ou se modifiant au gré des répétitions.


Tout cela est très joliment interprété  en 4tet ou en 6tet ( piano, harpe, trompette, violoncelle, violon, batterie/percussions), avec des couleurs qui peuvent évoquer tantôt le jazz nordique, tantôt la musique médiévale ou baroque, tantôt des musiques populaires du monde, tantôt une musique contemporaine plus expérimentale.


Au final une musique qui mérite vraiment le qualificatif, souvent galvaudé, de "musique actuelle" et un compositeur qu'il faut découvrir.


Voici un thème qui illustre sa façon très personnelle de développer ses mélodies.

 

 



Pour ceux qui souhaiteraient comprendre un peu mieux,
voici la structure de ce thème :
De 0'05 à 0'36 : 1ère version très courte du thème A qui fait office d'introduction
de 0'36 à 0'58  : 2è version plus développée du A
de 0'58 à 1'23 :  partie B
de 1'23 à 2'13 :  nouvelle version plus développée du A
de 2'13 à 3'12 :  nouvelle version plus développée du B
de 3'12 à fin :   modulation et version courte du A, qui fait office de coda.



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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 08:32
Ce sont des thèmes dont les compositeurs ne sont le plus souvent pas identifiés, dont l'origine se perd dans la nuit des temps et qui peuvent être fredonnés sans accompagnement et sans arrangement par tout un chacun.

Quelques exemples, Au Clair de la lune, Frère Jacques, Savez-vous planter les choux.
Par leur simplicité, ces thèmes ont un caractère universaliste.
Mais  "les plus simples" ne signifie pas forcément simplistes. Et il est souvent intéressant d'observer leur construction.

Exemple : A la claire fontaine
Cette mélodie n'utilise que 4 notes : tonique, seconde, tierce et quinte.  Par rapport à la tonique, les 3 autres notes forment des intervalles simples et correspondent à des consonances naturelles très faciles à chanter.
Les mélodies les plus simples du monde

Pour mieux comprendre sa construction, simplifions encore la mélodie en supprimant les notes placées sur les parties faibles du temps.

Les mélodies les plus simples du monde

On observe que cette mélodie est construite essentiellement à partir de 3 notes (tonique, 3ce 5te). Le IIè degré (Ré) n'est utilisé qu'à la fin du pont pour amener la réexposition du thème principal.


Pour le reste, l'histoire racontée par cette mélodie peut se résumer comme un voyage aller/retour de la tonique au point culminant constitué par la 5te (le climax, diraient les musicologistes) en passant par la tierce (ici, la note la plus utilisée).

C'est limpide comme de l'eau claire ! Aucun besoin de bagage théorique pour écrire une telle mélodie. Mais pas forcément aisé à produire.

 L'adage est bien connu : " En art, il n'est pas toujours facile de faire simple".
 
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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 09:47
Dans le processus de création, les émotions jouent un rôle crucial.

Voici un court poème, "April 7, 1969",  de l'écrivain américain Richard Brautigan (1935 / 1984) qui résume bien le sujet.

I feel so bad today
that I want to write a poem.
I don’t care: any poem, this
poem.


Difficile d'être plus lapidaire ! Et pourtant  l'essentiel est dit.

J'espère que vous apprécierez ce texte auquel son humour abrupt confère un parfum zen (Brautigan a beaucoup séjourné au Japon).

Mais, pour ceux qui trouveraient ce poème trop sibyllin, j'ai quelque peu developpé ce sujet dans le chapitre "Blues" de mon ouvrage Abécédaire de la Composition.
Car cet aspect recèle plusieurs pièges pour le créateur et doit donc être clairement compris.


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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 13:42

Pour faire comprendre certains axes de mon travail de compositeur, j'ai souvent utilisé l'expression "Harmoniser les rythmes et rythmer les harmonies".

Bien sûr, ce n'est qu'une formule permettant en peu de mots de donner une idée d'une chose plus complexe.

Mais, si Harmoniser les rythmes peut se comprendre relativement facilement,

que signifie dans ce contexte Rythmer les harmonies ?

Voici un exemple simple tiré de ma composition Sur Huit Notes ( CD Lueurs Bleues).

Dans cette composition, j'ai choisi de construire les harmonies à partir de la gamme suivante :

Rythmer les harmonies
C'est une gamme assez inhabituelle, sans lien avec une tonalité définie.
Le procédé utilisé ici pour la construction des harmonies est assez similaire à celui utilisé habituellement avec la gamme majeure. Avec cette gamme, on construit habituellement les harmonies par sauts de 2 degrés :
Rythmer les harmonies
Dans le cas de Sur Huit Notes , les harmonies sont construites par sauts de 2 puis 3 degrés. Ce "rythme" (2 / 3), opposé au rythme des 8 notes de la gamme, permet ici d'obtenir des harmonies relativement familières, même si leur succession, elle, est inhabituelle.
Rythmer les harmonies
Pour l'écriture du thème (à partir de la mesure 5, dans l'exemple suivant), j'ai utilisé cette progression harmonique, dans la partie de main gauche, avec des renversements "ouverts".
 
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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 10:42

 

 

Dans la musique africaine, dans les mesures à 12/8 ou 6/8, on rencontre presque systématiquement  l'une des 2 claves suivantes :

Nous sommes tous des musiciens africains
Nous sommes tous des musiciens africains

Il suffit de remplacer le terme "croche" par celui de "demi-ton" et on constate que, sur un clavier, les touches  blanches (gamme diatonique) et les touches noires (gamme pentatonique) reproduisent exactement les deux mêmes structures, les deux mêmes "rythmes".

Nous sommes tous des musiciens africains

 claves et clavier

 
Nous sommes tous des musiciens africains

Cette curieuse propriété de la gamme chromatique m'a conduit à imaginer que l'on pouvait approcher l'harmonie de façon "rythmique" : choisir un accord ou une gamme à l'intérieur de la gamme chromatique revient à définir un " rythme"; celui-ci n'est pas un rythme temporel, mais un rythme d'intervalles. 

Cette approche s'avère particulièrement intéressante avec un tempérament fixe, comme c'est le cas avec un clavier.
 
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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 14:49
La musique, c'est bien connu, adoucit les mœurs.
A l'heure de la polémique à propos du mariage pour tous, étudions un peu (à la manière de Monsieur Cyclopède) la sexualité des accords et des gammes.
Un accord majeur est défini par la suite d'intervalles suivante :
4 demi-tons /  3 demi-tons /  5 demi-tons.
Soit en partant de Do : DO  MI  SOL  DO
Si on inverse cette suite d'intervalles :
5  /  3  /  4, cela donne (toujours en partant de Do) :
DO  /  FA  /  LAb  /  DO .
Soit un renversement de l'accord de Fam.
Ces deux accords forment un couple : majeur / mineur, chacun étant le "miroir" de l'autre.
Mais si on prend la suite d'intervalles de la gamme majeure : 2   2   1  2   2   2   1
Et qu'ensuite on lit cette suite d'intervalles à l'envers : 1   2   2   2   1   2  2  
On obtient :
Do  Reb  Mib Fa  Sol  Lab  Sib  Do
soit la gamme de Lab Majeur ( jouée à partir du Do)
La gamme majeure est le "miroir" d'elle-même.

 

Conclusion : certaines structures musicales forment des couples ( ex: les triades majeures et mineures), alors que d'autres sont le miroir d'elles-mêmes (ex: la gamme majeure).

ETONNANT NON ?
 
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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 21:12

 

"Dans la formation d'un interprète, comment concilier l'apport du jazz et des musiques improvisées avec l'enseignement classique traditionnel ? ".

L'intervention que j'ai récemment eu l'occasion de faire au Conservatoire national de Paris, sur le thème "Penser l'interprétation aujourd'hui" m'a donné l'occasion de réfléchir sur ce problème très actuel, qui concerne tout musicien, même s'il n'a pas pour objectif de se consacrer prioritairement au jazz.

Voici sept points essentiels, qui découlent de mon expérience de compositeur, issu du monde du jazz :


1•  Privilégier une collaboration avec le compositeur, suivie dans le temps.

2• Comprendre, mémoriser et intérioriser le texte: structure, thème, harmonie, geste instrumental etc.

C'est à travers la mémorisation que la musique devient vivante.

3•  Développer assurance et sûreté rythmique

C'est par le biais du rythme que l'improvisation est le plus facilement abordée. 

4•  Comprendre les mécanismes de base de l'harmonie, de la tonalité

(tels qu'ils sont abordés par le jazz comme par la musique classique),

5•  Apprendre à développer une improvisation par rapport à une tonalité ou par rapport à un mode,

6•  Savoir adapter la marge de liberté et le mode d'improvisation en fonction du contexte

7•  Et évidemment : Utiliser les ressources de son imagination !


C'est un sujet qui mérite qu'on y réfléchisse. Aussi, n'hésitez pas à réagir si vous avez des questions ou des lumières à apporter !

 


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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 10:03

 

Rendez-vous au Conservatoire


Cnsmdp.jpg

 

 

Pour ceux qui sont intéressés par le thème du rapport entre le compositeur et les interprètes,

 

je vais apporter mon témoignage, le 21 Mars  à 11h,  lors d'une journée d'étude organisée conjointement par le Conservatoire de Paris et l'Université Paris-Sorbonne.  

 

Le thème de la journée est "Penser l'interprétation"

et je compte évoquer (en donnant des exemples musicaux)

comment certains pratiques du jazz peuvent être utiles aux interprètes.

 

L'accès est ouvert à tous. N'hésitez pas à en profiter !

 

Jeudi 21 mars 2013 - 10h et 14h - Salon Vinteuil

Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMDP)

209, avenue Jean Jaurès- 75019 PARIS

 


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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 10:08

 

 

Heureux de vous annoncer la sortie de


abecedaire-2.jpg

Cliquer pour plus d'info 

 


À la plupart des questions qui touchent à la composition il n’y a pas de réponses définitives. Chaque composition constitue une proposition de réponse. Il n’y a pas non plus de ligne de conduite définie que l’on pourrait préconiser à coup sûr. En revanche, pour le compositeur il est important d’être conscient des problématiques qu’il va rencontrer et de l’éventail des choix possibles. Il est important de connaître la nature du territoire sur lequel il évolue, afin d’éviter de se perdre, de tourner en rond, d’être bloqué par des préjugés ou par des idées reçues. C’est un préalable essentiel pour, au final, jouir au mieux de sa liberté.


La composition est un domaine immense. Beaucoup de thèmes abordés dans cet ouvrage pourraient aisément se voir consacrer un volume entier. Mais, avant de trop approfondir certains d’entre eux, le compositeur gagne à avoir une vision globale du sujet qui soit, autant que possible, détachée de tout à priori stylistique. C’est ce que l’auteur a essayé de proposer dans cet ouvrage.


Par ailleurs les problématiques relatives à la composition se répondent, interfèrent, empiètent les unes sur les autres et ne se prêtent guère à un exposé structuré de façon logique et progressive. D’où le choix de l'Abécédaire, forme volontairement subjective, dans laquelle chaque entrée projette un éclairage différent, certaines se recoupant parfois. Mais qui, au final, devrait donner au lecteur une idée du sujet la plus fidèle possible.


Il faut considérer ce livre comme un viatique que le compositeur emporte avec lui dans son voyage musical de façon à pouvoir le consulter lorsqu’il est bloqué, lorsqu’il a des doutes sur la direction à emprunter, ou simplement lorsqu’il veut avoir un aperçu des possibilités qui s’offrent à lui.

 

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