Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 juillet 2017 5 21 /07 /juillet /2017 09:43
 
Ravi Shankar (1920/2012), musicien mondialement connu comme joueur de sitar s’avère aussi un remarquable compositeur (N.B. pour les plus jeunes 😉  Ravi Shankar est, par ailleurs, le père de Norah Jones et d’Anoushka Shankar). 
 
Parfait connaisseur de la musique indienne, il a collaboré à plusieurs reprises avec des musiciens classiques occidentaux, comme le violoniste Yehudi Ménuhin ou le flûtiste Jean-Pierre Rampal. Ce contexte permet d’apprécier plus particulièrement son travail de compositeur. Il offre une porte d’entrée idéale pour un musicien occidental qui souhaite appréhender l’univers de la musique indienne.
 
La pièce présentée ici se compose d’un thème (joué à de nombreuses reprises, comme une sorte de refrain), de courtes improvisations, de dialogues écrits entre le violon et le sitar, ainsi que de nombreux tihais (séquences conclusives, caractéristiques de la musique indienne répétées trois fois). Ces tihais ponctuent la fin de chaque séquence.
 
Elle est en grande partie écrite, mais utilise tous les codes de la musique indienne classique (l’enregistrement original contient également un alap, improvisation sans tempo qui vise à introduire la couleur du mode; mais la vidéo présentée ici commence à la fin de l’alap).
 
Dans un deuxième billet, vous pourrez trouver une analyse succincte de ce morceau et le relevé de quelques passages significatifs.
 
Partager cet article
Repost0
10 juillet 2017 1 10 /07 /juillet /2017 08:39
Pourquoi le 2è secret ?
Tout simplement parce qu’il faut rester modeste. Le premier secret gardera toujours sa part de mystère. C’est ce qui fait son charme et il ne faut pas chercher à le dévoiler. Le surgissement d’une idée est un phénomène qui résistera toujours à l’analyse. Les meilleures idées viennent le plus souvent lorsqu’on ne s’y attend pas, lorsque une intuition subite court-circuite la volonté et les mécanismes mentaux.
 
Quel peut être alors le rôle de l’intellect ou d’une démarche volontaire et organisée dans l’attitude du créateur?
La réponse est toute simple et pourtant, souvent mal comprise. Car, si la création n’est pas une construction artificielle du mental mais la vision globale d’une idée nouvelle, en revanche l’intellect et la volonté peuvent créer des conditions favorables au surgissement des idées.
 
On peut envisager leur rôle sous deux angles :
— aider à sortir des sentiers battus. Sans l’intervention de la volonté, sans démarche intellectuelle définie, les idées auront du mal à se renouveler. Au bout d’un certain temps, on tourne en rond. Dans ce cas, choisir une contrainte que l’on se fixe peut aider à éviter ces impasses.
— le créateur utilise un langage spécifique, qu’il soit musicien, plasticien, écrivain ou autre. Ce langage a ses caractéristiques, ses règles propres que l’on considère souvent comme fixes. En réalité tout langage évolue au fil du temps et plus particulièrement sous l’impulsion des créateurs. Donc il est important de comprendre le fonctionnement du langage que l’on utilise, de le maîtriser d’abord, mais ensuite de savoir parfois violer certaines de ses règles.
 
Il y a donc dans la création deux attitudes opposées : l’une centrée sur l’intuition et la disponibilité d'esprit, l’autre qui utilise la volonté et l’intellect pour définir une démarche qui vise à se déconditionner des habitudes.
C’est de l’interaction de ces deux attitudes que naissent les conditions favorables à la création. Selon la situation il faut savoir favoriser l’une ou l’autre. C’est là que se situe l’art du créateur.
 
 
De plus, comme dans le célèbre symbole Yin Yang , ces deux attitudes sont étroitement imbriquées et chacune d’entre elles contient l’autre en germe :
— l’intellect peut diriger l’esprit vers un terrain favorable à l’éclosion de nouvelles idées,
— le choix d’une démarche intellectuelle organisée se fait souvent sous l’effet d’une intuition.
 
On comprend que chacune de ces attitudes n’est rien sans l’autre. L’intervention du créateur consiste alors à jouer avec les infinies possibilités offertes par ce jeu de miroirs.

 

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 11:49

 

Derrière ce nom, connu de certains musiciens de jazz (le livre Thesaurus of Scales and Musical Patterns) ou de certains amateurs de rock, grâce à Frank Zappa avec qui il a ponctuellement collaboré, se cache une personnalité musicale hors du commun, pleine d’inventivité et d’humour.

(Crédit Photo : www.slonimski.net/photos)
(Crédit Photo : www.slonimski.net/photos)
(Crédit Photo : www.slonimski.net/photos)

(Crédit Photo : www.slonimski.net/photos)

Nicolas Slonimski (1894/1995), compositeur, pianiste et chef d’orchestre, est né à Saint Petersbourg. Il émigre au USA en 1923, pour fuir la révolution russe. Là, il devient l’assistant de Serge Koussevitsky au Boston Symphony Orchestra. 

 

Ostracisé par le milieu musical pour cause de militantisme envers la musique de compositeurs d’avant-garde comme Edgar Varese ou Charles Ives, il se fera surtout connaître par ses livres. 

Outre le Thesaurus cité plus haut, on peut aussi mentionner le Lexicon of  musical invectives qui répertorie, avec humour, les invectives qui ont pu être adressées aux plus grands compositeurs.

 

 

Nicolas Slonimski et la polytonalité souriante
Nicolas Slonimski et la polytonalité souriante

Esprit indépendant, curieux et non conventionnel, sa musique mérite d’être découverte. On peut en avoir une idée sur le site qui lui est consacré, http://www.slonimsky.net/

 

Pour ne citer qu’un exemple, la valse extraite de la suite Piccolo Divertimento donne une parfaite illustration d’une écriture teintée de polytonalité et qui évite les pesanteurs académiques. Cette écriture spirituelle, vivante et pleine d’humour pourra évoquer le Stravinsky des Suites pour Orchestre.

 

http://www.slonimsky.net/media/ (1er morceau de la Playlist, écouter cette valse à partir de 5’11)

S’il vivait aujourd’hui, Nicolas Slonimski aurait pu écrire La Polytonalité pour les Nuls. Tous ceux que ce terme rebute, trouveront chez lui une occasion de vaincre leur allergie.

 

Pour conclure ce blog, voici les dernières mesures de cette valse extraite de la suite Piccolo Divertimento, en forme de clin d’œil ou de pirouette.

Nicolas Slonimski et la polytonalité souriante

Remarquez avec quel naturel il utilise certaines dissonances ( La bécarre/mesure 3 ou Dob  dans l’avant-dernière mesure). Pour être exact, on est plutôt dans l’extension de tonalité, que dans une réelle polytonalité, mais voici la preuve que l’on peut théoriser sur le langage musical tout en donnant le sentiment d’une simplicité enfantine.

 

 

Partager cet article
Repost0
5 juillet 2016 2 05 /07 /juillet /2016 15:50

Récemment, à l’occasion d’un projet d'hommage par la ville d’Arcueil, Erik Satie a été traité, entre autres, "d’ivrogne et de communiste" par un élu FN .

 

(N.B. Pour ceux qui auraient raté cet épisode, vous pouvez visionner la chronique de François Morel sur France Inter qui a trouvé le ton juste pour l'évoquer. http://www.erik-satie.com/francois-morel-con-darcueil-traita-erik-satie-divrogne-communiste/ )

 

A ce réquisitoire accablant, il faudrait aussi ajouter que la musique de Satie cultive à plaisir l’ambiguïté. En voici un exemple :

Ses compositions ont souvent un caractère modal. C’est le cas, par exemple, de deux de ses œuvres les plus connues, La Gnossienne #1 et la Gymnopédie #1.

Observons les modes utilisés par le compositeur :

 

Le début de la Gnossienne #1

Erik Satie et le IVè degré

Est construit sur le mode suivant :

Erik Satie et le IVè degré

Bien que développée sur un accord de Fa mineur, et écrite en Fa mineur (4 bémols à la clé), cette gamme contient les mêmes notes que la gamme de Do mineur.

Erik Satie et le IVè degré

Le mode choisi est donc le IVè degré de la gamme mineure.

 

Prenons maintenant les premières mesures de la Gymnopédie #1

Erik Satie et le IVè degré

Ici, l’armure indique une tonalité de Ré majeur (2 dièses à la clé), Mais, là encore, cette composition n’est pas tonale. L’harmonie alterne des accords de Sol majeur et de Ré majeur, sans que l’on puisse décider d’une tonique définie.

On peut considérer que le mode utilisé est celui de Ré majeur ou celui de Sol Lydien (IVè degré de la gamme de Ré majeur)

Erik Satie et le IVè degré

Dans les 2 cas le compositeur joue sur les ambiguïtés entre IVè et Ier degré.
 

Cette démarche fonctionne d’autant mieux que :

—le mode majeur produit des accords majeurs sur le Ier comme sur le IVè degré

—le mode mineur produit des accords mineurs sur le Ier comme sur le IVè degré

 

Cette équivoque entre tonique et IVè degré produit un effet de flottement, de suspension, de clair obscur, propice au rêve, et au sein duquel se développe l’imagination du compositeur.

 

J’espère, avec ce blog, avoir moi aussi démontré que Satie ne méritait pas l’hommage qu’on voulait lui rendre, lui qui a déclaré avec humour:

Il ne suffit pas de refuser la Légion d’Honneur, encore faut-il ne pas l’avoir méritée.

 

Partager cet article
Repost0
15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 17:12
Vous pouvez maintenant trouver sur mon site (rubrique biblio/pédagogie) un court article donnant quelques conseils pour la conduite de voix, dans les cycles de 5tes.
 
Il détaille quelques archétypes de réalisations harmoniques, à partir desquels on peut harmoniser ces cycles de 5tes, et donne des bases pour explorer ces progressions et créer soi-même diverses applications ou de nombreux exercices.
 
 
Harmonie : Conduite accompagnée
Harmonie : Conduite accompagnée
Harmonie : Conduite accompagnée
Partager cet article
Repost0
27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 11:29

Voici un petit jeu harmonique qui se pratique aisément sur un clavier.

Il peut se décliner de multiples façons, selon vos goûts.

La règle à suivre est la suivante :

 

— on part d’un accord de 3 notes, espacées par des intervalles de 5tes

(Ex : Do Sol Ré) que l’on va jouer à la fois avec la main gauche dans le registre grave et à la main droite, dans le registre aigu.

Ces trois notes peuvent éventuellement faire l’objet de renversements (ce qui est le cas de la main droite dans l'exemple ci-dessous). Mais, le registre grave étant plus propice aux renversements ouverts, je conseille, dans un premier temps, de garder à la main gauche un renversement à base de 5tes.

Petit exercice d’harmonie

— Pour obtenir l’accord suivant, on va transposer l’accord de main gauche vers le haut et l’accord de main droite vers le bas. Les intervalles utilisés pour la transposition ne sont pas fixés. Il faut seulement que la somme de l’intervalle décrit par la main gauche et de celui décrit par la main droite soit égale à une 4te juste (5 demi-tons).

Exemple : 3ce mineure à la main gauche ( 3 demi-tons) et 2nde majeure à la main droite (2 demi-tons).

Petit exercice d’harmonie

— Construire ainsi une suite de 5 accords.

Petit exercice d’harmonie

A partir de cette règle simple, vous pouvez explorer diverses combinaisons ou alternances d’intervalles, les positions obtenues seront plus ou moins riches harmoniquement, mais elles seront toujours stables et consonantes.

 

A vous de jouer !

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2015 2 29 /12 /décembre /2015 08:47

Certaines cadences tonales ont été si rabâchées qu’il semble impossible de créer, à partir d’elles, une musique originale.

 

Voici quelques contre-exemples qui jonglent avec les chromatismes, les notes d’approche, les changements impromptus de tessitures, les notes sensibles non résolues. Ils prouvent qu’il y a toujours moyen de créer du nouveau à partir d’un matériau ressassé.

 

Un exemple : octavier l’une des deux notes d’un mouvement chromatique produit un intervalle de 9è mineure, surprenant à l’écoute, mais qui reste logique dans le cadre d’un discours tonal.

La composition suivante l’utilise abondamment.

 

 

 

 

De tels procédés peuvent apporter un élément comique en déstructurant un discours à l’origine naïf. Ainsi, dans Wiener Polka (musique composée pour le spectacle de cirque Sang et Or ), j’ai utilisé beaucoup de sauts d’octaves impromptus.

Wiener Polka ( accordéon :Thierry Accard)

Extensions du domaine de la tonalité

 

 

 

Une tonalité mineure offre encore plus de possibilités (certaines notes comme la 7è, la 6te ou la 2de pouvant être soit majeures soit mineures; la 4te pouvant être soit juste soit  augmentée).

Sur une progression harmonique mineure des plus banales, la composition suivante promène ses chromatismes avec beaucoup d’humour et d'inventivité.

Mauricio Kagel (1931/2008) Ragtime Waltz (piano Alexandre Tharaud)

 

 

 

Serge Prokofiev a été un maître dans l’utilisation de tels procédés. L’exemple suivant, plus sophistiqué, y ajoute l’utilisation de modulations soudaines et inattendues.. et bien sûr un art de l’orchestration des plus consommés !

 

Serge Prokofiev (1891/1953) Valse du ballet Cendrillon

 

 

 

Partager cet article
Repost0
22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 15:33
 
L’œuvre du compositeur estonien Arvo Pärt est parfois ressentie comme presque exclusivement tournée vers le passé. Pourtant, ce compositeur utilise abondamment certains concepts formels qui trouvent des résonances dans notre époque et font de lui un compositeur bien actuel.
 
Pour illustrer ceci, voici un bref exemple tiré de Wallfahrtslied (Pilgrim’s Song / Le Chant des Pèlerins). L’extrait cité ici, joué par les cordes, sert d’interlude entre des parties chantées  au caractère plutôt statique.
 
Ce passage est un des rares exemples dans lequel Arvo Pärt utilise la gamme chromatique. En effet, le style de composition tintinnabuli  (description en anglais, ou plus succincte en français) dont il a défini les règles et qui caractérise sa musique, se borne le plus souvent à combiner les notes d’un accord parfait avec les notes de la gamme diatonique.
 
Tandis que dans l’exemple ci-dessous ce même principe combine la gamme chromatique avec un accord parfait mineur.
Wallfahrtslied  / Le Chant des Pèlerins (Arvo Pärt)
Si on analyse ce passage, on remarque d’abord la voix supérieure qui descend la gamme chromatique par degrés conjoints. On note ensuite, l’entrée, sur le 13è temps, d’une voix grave qui descend elle aussi les degrés de la gamme chromatique, une 10è mineure sous la voix du haut.
 
Mais c’est la construction de la voix intermédiaire qui fait l’intérêt de ce passage. Cette voix utilise la technique du "hoquet" dans laquelle une même voix joue alternativement deux parties différentes. Dans chaque groupe de 3 croches, ces deux parties se répartissent ainsi :
 
• 1 note (en rouge) qui descend d’un degré de la gamme chromatique à chaque temps. Cette note est placée tantôt sur la 1re croche du temps, tantôt sur la 3è croche du temps, tantôt sur la 2è croche du temps Ce schéma rythmique se reproduit donc tous les 3 temps.
 
• 2 notes (en bleu) appartenant à l’accord de Mi mineur. Leur détermination suit, elle aussi, des règles précises : parmi les 3 notes de l’accord de Mi mineur sont choisies les 2 notes qui encadrent la note notée ici en rouge. Ces 2 notes sont jouées d'abord deux fois dans un mouvement descendant puis une fois dans un mouvement ascendant.
 
Cela donne à ce passage un caractère polyrythmique et, sur le plan harmonique, non pas une polytonalité mais la superposition de 2 éléments : triade de Mi mineur + gamme chromatique, ce qui engendre tantôt des consonances parfaites (lorsque la note en rouge appartient à l’arpège de Mi mineur) tantôt des dissonances plus ou moins importantes et parfois surprenantes (9è temps, par exemple), mais parfaitement logiques par rapport au contexte.
 
Vous pouvez écouter cette musique à l’adresse suivante 
https://www.youtube.com/watch?v=FJ1WPNJz6ps  (l’extrait cité ici commence à  3'30)
 
Partager cet article
Repost0
15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 16:34

        La bande musicale du film Valley of Love de Guillaume Nicloux, actuellement sur les écrans, permettra certainement à beaucoup de découvrir la magnifique composition de Charles Ives :

The Unanswered Question.

 

Composée à l’origine en 1908, elle a été remaniée par le compositeur dans les années 30.

 

Cette musique fournit un excellent exemple de collage entre diverses approches musicales. 

 

L’orchestre y est divisé en 3 groupes indépendants:

 

une section de cordes écrite à 4 parties qui joue une sorte de choral très lent avec des accords très ouverts (le premier, un accord de Sol majeur, s’étend sur 4 octaves). Cette partie fait entendre des accords très consonants dans une écriture (presque) diatonique.

Pour Charles Ives cette partie évoque le " Silence des Druides ».

 

une courte phrase en forme de question, jouée par une trompette, qui revient 7 fois tout au long de l’œuvre de façon quasi identique (seule change parfois la dernière note). C’est The Unanswered Question, la "question éternelle de l’existence".

 

les tentatives de réponse à cette question sont jouées par un 4tet de bois. Elles sont ponctuelles, d’une nature dissonante et peuvent paraître, selon les endroits, comme décalées, ludiques, foisonnantes ou dérisoires.

 

Ces trois groupes sont indépendants, jouent dans des tempi indépendants et sont placés dans des espaces scéniques différents.

 

Comme souvent chez Charles Ives, il y un jeu de collage. Ici, ce procédé fonctionne parfaitement grâce à son adéquation entre la forme choisie et le sujet The Unanswered Question, qui est aussi le thème autour duquel s'articule le film de Guillaume Nicloux.

 

Voici une video proposant d'écouter cette musique en visualisant la partition.

 N.B. :  Il y a une légère différence entre audio et partition sur la dernière note des 2 dernières questions. Je pense que la version exacte est celle de l’enregistrement.

 

Partager cet article
Repost0
16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 13:54

 

Dans le catalogue du compositeur Györgi Ligeti, la Musica Ricercata pour piano (1951-1953), considérée comme une œuvre de jeunesse, est peu souvent citée.

 

C’est pourtant une composition unique, par l’économie des moyens qui la caractérise. Jugez-en : dans les 12 pièces qui la composent, la première n’utilise que 2 notes, la deuxième en utilise 3, et ainsi de suite jusqu’à la 11è pièce qui utilise le total chromatique.

 

Ligeti est un compositeur qui a souvent manié l’outrance avec bonheur. Ici, il est très intéressant de voir comment il joue avec la contrainte. Comme il est très intéressant d’observer, pour chaque pièce:  les notes choisies, les intervalles ou les échelles qu’elles forment, ainsi que la dramaturgie qui organise la structure de ces pièces.

 

On peut écouter toutes ces pièces sur Youtube (dans l’excellente interprétation de Pierre-Laurent Aimard), tout en visualisant la partition:

 

 

 

 

 

Pour ceux qui penseraient que tout cela n’est qu’un jeu de l’esprit, il suffit de voir comment le metteur en scène Stanley Kubrick a utilisé la 2è de ces pièces dans son film "Eyes Wide Shut", pour se convaincre du contraire.

 

 

 
 
 
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Daniel Goyone
  • : Partage de découvertes et de réflexions au fil du web, au sujet de la composition musicale, de la pédagogie musicale, des rythmes, concerts, publications et autres activités de pianiste-compositeur
  • Contact

Recherche